Alors que les prix de l’énergie s’envolent et que les factures augmentent, la question du management énergétique devient de plus en plus indispensable. L’efficacité énergétique joue dorénavant un rôle phare dans la performance globale des organisations. Il est crucial de l’inscrire au cœur des actions stratégiques menées par les collectivités, les copropriétés, ou les dirigeantes et dirigeants de sites industriels et tertiaires. Et pour cause : l’adoption d’un système de gestion de l’énergie s’accompagne de multiples avantages, à la fois pour la structure et l’environnement. Akéa Énergies, bureau d’études intégré au groupe Hellio, vous livre les clés pour maîtriser vos consommations énergétiques sur le bout des doigts.
Qu’est-ce que le management énergétique ?
Les équipes ne sont pas les seules à avoir besoin d’être managées : l’énergie aussi. Ainsi, l’expression « management énergétique » renvoie à la démarche structurante qui consiste à maîtriser les consommations d’énergie d’un organisme (électricité, bois, gaz, etc.). On parle également de système de management de l’énergie (SME). L’objectif de ce pilotage transversal est d’améliorer l’efficacité énergétique du site de manière méthodique et pérenne.
Pourquoi la gestion des ressources énergétiques est-elle importante ?
Entreprises, industries, collectivités, habitat collectif… la gestion énergétique d’un patrimoine est cruciale pour les acteurs privés comme publics. Ses avantages sont multiples.
Diminuer sa facture énergétique
En 2022, la part du secteur industriel dans la consommation finale énergétique de la France s’élevait à 18 %, derrière le résidentiel (30 %), et les transports (3 %), d’après le ministère de la Transition écologique. La mise en place d’un système de management énergétique vise à optimiser cette quantité d’énergie consommée par l’entreprise pour mener à bien ses activités. Dès lors, la baisse des dépenses d’électricité, de chauffage et de pétrole participe directement à la réduction de ses coûts de production.
C’est un argument de taille face à l’explosion des prix de l’énergie, qui se maintiennent à des sommets. À ce propos, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire annonce une chute de la production industrielle de l’ordre de 10 % pour le quatrième trimestre 2022, conséquence directe de cette flambée des coûts. Il en va de même pour les collectivités : leur budget fond comme neige au soleil à mesure que les tarifs augmentent. D’après le rapport d’information déposé au Sénat le 27 juillet 2022, la hausse des dépenses énergétiques des communes serait d’environ 30 % à 300 %.
Le SME s’impose donc comme une piste à explorer de toute urgence, au regard du défi que représente l’énergie pour les différentes structures nationales.
Minimiser son impact environnemental
À elle seule, l’industrie est responsable de 21 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire français, d’après l’édition 2022 des chiffres clés du climat. En outre, la part des secteurs résidentiel et tertiaire dans les émissions totales de CO2 atteint 14 %. Face à l’objectif de neutralité carbone en 2050, tous les acteurs du pays sont appelés à s’inscrire dans une démarche environnementale concrète.
Pour l’entreprise, le management énergétique représente une véritable opportunité de nourrir les politiques RSE et de s’engager résolument sur la voie de la décarbonation. Optimiser la performance énergétique des équipements, éliminer les sources de gaspillage, privilégier des énergies moins carbonées pour diminuer les rejets en CO2… toutes ces mesures contribuent à restreindre l’empreinte écologique d’un site.
DPE collectif, renforcement de la réglementation thermique, éradication des passoires énergétiques, obligation de travaux… les collectivités et copropriétés sont elles aussi poussées à agir pour répondre aux enjeux environnementaux.
200 : c’est le nombre d’opérations éligibles au dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE). Depuis le 22 septembre 2019, les installations soumises aux quotas d’émissions de gaz à effet de serre peuvent prétendre à la prime. Motorisation, isolation, récupération de chaleur, éclairage… les gisements d’économies d’énergie sont multiples.
Gagner en compétitivité et optimiser son temps
En entreprise, la réduction des dépenses énergétiques constitue une source de compétitivité. En effet, l’argent économisé sur la facture énergétique peut être investi, ou servir à développer un avantage concurrentiel, comme des prix de vente plus attractifs.
Côté collectivités et copropriétés, le SME est source d’un précieux gain de temps. L’outil centralise l’ensemble des données du patrimoine, et automatise leur importation pour décharger les gestionnaires de ces tâches chronophages.
Valoriser son image
Autre bénéfice du management énergétique : il profite à l’image de marque, à l’heure où la sensibilité écologique des Français et Françaises devient de plus en plus palpable. Communiquer sur les mesures mises en place dans le cadre d’un SME, ainsi que sur les résultats obtenus, représente un excellent moyen de souligner l’engagement environnemental d’une organisation. En valorisant les efforts d’économies d’énergie, vous envoyez un signal positif à votre clientèle, mais aussi à l’ensemble de vos collaborateurs, collaboratrices, partenaires et candidats ! Cela vaut également pour les syndics de copropriété, auprès des copropriétaires, et pour les collectivités locales, auprès des populations.
Répondre au challenge du décret tertiaire
Issu de la loi ELAN, le dispositif Éco Énergie Tertiaire, ou plus simplement décret tertiaire, vise à diminuer progressivement la consommation énergétique du parc tertiaire français et des collectivités territoriales.
Pour rappel, les acteurs du secteur doivent parvenir aux objectifs suivants, par rapport à une année de référence comprise entre 2010 et 2022 :
- 40 % de réduction de la consommation finale d’énergie d’ici 2030,
- 50 % d’ici 2040,
- 60 % à l’horizon 2050.
Les entreprises et bâtiments publics concernés disposent également d’une deuxième option pour se conformer à la réglementation, à savoir l’atteinte d’un seuil de consommation en valeur absolue (en kWh/m2/an). Le seuil diffère selon chaque secteur ; tous sont fixés par arrêté.
Alors que la première échéance approche, le management de l’énergie se positionne comme un outil indispensable pour opérer cette transition vers la sobriété énergétique.
D’une manière plus globale, l’incitation réglementaire est le principal facteur de motivation des entreprises qui se lancent dans le déploiement d’un système de management énergétique certifié. En effet, 77 % d’entre elles le font pour répondre à l’obligation légale, d’après l’Afnor (Association française de normalisation).
Seuls les bâtiments à usage tertiaire – exclusif ou partiels – dotés d’une surface d’exploitation supérieure ou égale à 1 000 m2 sont assujettis au décret tertiaire. Cette condition s’applique également au parc immobilier des collectivités.
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Quelle est la norme du management énergétique ?
Publiée en 2011, la norme internationale NF EN ISO 50001 succède à la norme NF EN 16001. Elle encadre la mise en place d’un système de management de l’énergie. Selon l’Afnor, elle sert de référentiel, et spécifie les exigences et recommandations associées sur plusieurs points :
- Mesurage,
- Documentation,
- Reporting,
- Conception,
- Achats d’équipements et de systèmes,
- Processus,
- Personnel.
L’ISO 50001 s’applique à toutes sortes d’organisations, tous secteurs confondus. L’objectif est d’aider les professionnelles et professionnels à développer une gestion méthodique et durable de l’énergie, dans une logique d’amélioration continue de leur performance énergétique.
Si un site décide de mettre en œuvre un management énergétique conforme à la norme ISO 50001, il pourra bénéficier d’une aide financière équivalente à 20 % de ses dépenses énergétiques annuelles. L’enveloppe peut atteindre 40 000 € HT : les structures ont donc tout intérêt à faire le choix de la certification !
Comment mettre en place un système de management de l’énergie (SME) ?
La norme NF EN ISO 5001 détaille la marche à suivre pour développer une gestion de l’énergie durable et efficace . Elle se découpe en 3 grandes étapes.
1. Dresser un état des lieux
Avant tout, il est indispensable de conduire une étude préliminaire sur la situation énergétique actuelle de l’entreprise ou du site. Elle doit être la plus exhaustive possible, pour fournir une vision fiable et représentative du poste énergie. Deux aspects principaux sont à considérer :
- Le diagnostic technique, au moyen d’un audit énergétique mené sur les installations existantes et leur consommation en électricité, gaz, etc.,
- Le diagnostic organisationnel, qui s’attarde sur le niveau de sensibilisation des collaborateurs et collaboratrices, leurs rôles, et la réglementation à respecter à l’échelle de l’organisation et du pays.
Cette analyse approfondie permettra d’identifier précisément les sources de gaspillage énergétique , ainsi que les moyens à mobiliser pour optimiser la maîtrise de l’énergie au sein du bâtiment.
2. Construire le plan d’action
Une fois les fondations posées, il est temps d’activer le deuxième levier : la stratégie énergétique . Motivations, engagements, objectifs… l’organisme doit définir une politique énergétique cohérente en se basant sur l’état des lieux réalisé. Il doit également se doter d’une référente ou d’un référent énergie , et lui donner les moyens humains et financiers de mener sa mission à bien. Nommée pour ses compétences, cette personne endosse la cape de l’expert afin d’animer et de garantir la réussite du projet. La tâche peut être confiée à une équipe plutôt qu’à un seul collaborateur, en fonction de la taille de la structure. Véritable atout pour l’entreprise, le ou la responsable énergie permet d’obtenir des gains potentiels significatifs . La facture énergétique peut diminuer de 10 % à 25 % grâce à son action, d’après l’ Ademe .
3. Appliquer la feuille de route
C’est la troisième étape dans l’adoption d’un management énergétique : la mise en œuvre du plan d’action. Il s’articule autour de trois axes :
- Communication, sensibilisation et formation du personnel aux bonnes pratiques de réduction des consommations énergétiques sur les différents postes : éclairage, matériel informatique, chauffage, climatisation…
- Développement des gestes et actions d’économies d’énergie : modernisation des équipements énergivores, travaux de rénovation, investissement dans des technologies plus efficaces, innovation…
- Élaboration d’un plan de comptage : mesurage, collecte et analyse des données, sélection et suivi des indicateurs de performance énergétique.
Par ailleurs, l’organisation doit s’assurer de planifier des audits internes pour vérifier l’impact des interventions menées, et contrôler la pertinence de la stratégie énergétique dans le temps. L’objectif consiste à faire évoluer le système de gestion de l’énergie en fonction des résultats observés, notamment via des actions préventives ou correctives en cas de non-conformité.
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Bien qu’il soit possible de le faire en toute autonomie, les entreprises, les collectivités et les copropriétés peuvent choisir de se tourner vers un bureau d’études pour les guider dans le déploiement de leur dispositif de management de l’énergie. Cette solution est particulièrement judicieuse pour répondre aux exigences légales de la certification ISO 50001. Spécialiste de la performance énergétique et de l’ingénierie technique, Akéa Énergies vous aide à prendre en main le poste énergie de votre organisation grâce à son logiciel DeltaConso Expert . Cet outil de suivi énergétique innovant et clé en main vous permet de centraliser l’ensemble des données de consommation énergétique de vos bâtiments et équipements. De plus, vous bénéficiez d’un accompagnement complet de la part d’une ou d’un chef de projet dédié. De quoi gagner du temps et réaliser des économies durables !