Empreinte carbone d’une pièce industrielle : les méthodes de suivi à connaître

Suivi empreinte carbone en industrie

Responsable de 17,9 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, l’industrie est le troisième secteur le plus émetteur de CO2 du pays (chiffres 2022). Pour respecter les réglementations en vigueur et atteindre les objectifs fixés par la France (SNBC), les sites de production cherchent aujourd’hui à réduire leur impact environnemental. Suivre l’empreinte carbone d’une pièce permet d’optimiser cette démarche, en apportant des informations précises sur les émissions générées à chaque étape de son cycle de vie. Explications.

Pourquoi suivre l'empreinte carbone d’une pièce industrielle ?

Chaque pièce industrielle génère des émissions qui contribuent au réchauffement climatique. Cet impact se mesure par la quantité totale de gaz à effet de serre (GES) émise lors de sa fabrication et de son utilisation, jusqu’à sa fin de vie. C’est ce qu’on appelle  l’empreinte carbone, exprimée en équivalent CO2 (CO2e).

L’intérêt est double : prendre conscience de l’impact du produit et identifier les étapes du processus qui produisent le plus d’émissions. C’est la meilleure manière de prioriser ensuite les actions de décarbonation à mettre en place.

Les données nécessaires à ce calcul s’appuient sur des référentiels comme la méthode ACV (Analyse du cycle de vie), ou la norme ISO 14067 qui encadre la quantification des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle d’un produit.

 

Quel est l’intérêt de suivre l’empreinte carbone d’une pièce ?

Identifier les postes les plus émissifs :

Ce suivi permet de repérer les étapes du processus de production qui génèrent le plus de CO2.

On peut ainsi identifier de manière précise : 

  • les matières premières les plus carbonées ;
  • les procédés de fabrication particulièrement émissifs ;
  • les transports et approvisionnements à optimiser.

Réaliser des économies :

Réduire l’empreinte carbone d’un produit entraîne souvent une réduction de certains coûts : consommation d’énergie, optimisation des transports, etc.

Obtenir un avantage compétitif :

En proposant des pièces à moindre empreinte carbone, un industriel se positionne favorablement vis-à-vis de ses clients et investisseurs (dont les exigences de durabilité sont de plus en plus précises et détaillées).

Offre une vision globale de la chaîne de valeur :

Suivre l’empreinte carbone d’une pièce nécessite d’explorer toute la chaîne de valeur, des matières premières jusqu’à la fin de vie. Cette approche systémique permet de mieux comprendre les impacts à chaque étape, et de favoriser une coopération entre les différents acteurs.

Fournir des informations fiables et transparentes :

Un suivi pièce par pièce produit des données fiables et vérifiables sur les performances environnementales des pièces produites par l’entreprise. Ces résultats peuvent ensuite être partagés avec les clients, (et in fine les consommateurs), pour les inciter à orienter leurs choix vers des produits plus durables.

Attention à ne pas confondre l’empreinte carbone d’une pièce avec le bilan carbone global d’une entreprise. Ce dernier représente l’impact global de l’organisation, et mesure les émissions de gaz à effet de serre générées par ses activités. Tandis que l’empreinte carbone d’une pièce correspond aux émissions de CO2 émises “à cause de la pièce”, durant l’ensemble de son cycle de vie. Cette deuxième approche offre une précision plus fine sur l’impact d’une pièce en particulier.


Besoin d'un accompagnement pour réduire vos consommations énergétiques ?


Comment réaliser ce suivi pièce par pièce ?

Comme expliqué plus haut, suivre l’empreinte carbone d’une pièce industrielle sous-entend un travail de recherche approfondi sur l’ensemble de son cycle de vie : depuis le transport des matières premières et composants, jusqu’à la gestion de sa fin de vie (recyclage, incinération, enfouissement…).

Pour ce faire, différentes méthodes ont été développées, la plus répandue d’entre elles étant l’Analyse du Cycle de Vie.

Mesurer l’empreinte carbone d’une pièce nécessite de collecter un certain nombre de données à chaque étape de son parcours. Ce processus nécessite donc d’engager tous les acteurs de la chaîne de valeur, des fournisseurs jusqu’à l'organisme de gestion des déchets.

La méthode phare : l’analyse du cycle de vie (ACV)

L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est une méthode normalisée qui permet d’évaluer les impacts environnementaux d’un produit lors des cinq étapes de son cycle de vie :

  • Extraction et acheminement des matières premières ;
  • Fabrication ;
  • Distribution et commercialisation ;
  • Utilisation ;
  • Fin de vie (collecte, recyclage, traitement des déchets).

L’ACV repose sur les principes définis dans les normes ISO 14040 et 14044, et analyse à chaque étape du cycle : les émissions de GES, la consommation d’énergie et de ressources naturelles, la pollution engendrée sur l’eau et l’air, ainsi que les déchets produits.

Concrètement, l’ACV d’une pièce industrielle se déroule en quatre grandes étapes :

  1. Définir le périmètre et les objectifs de l’étude :
    • Dans quel objectif est réalisée cette ACV ? Est-ce pour réduire l’impact environnemental de la pièce, identifier les sources de pollution, faire des économies d’énergie… ? ;
    • Qui aura accès aux résultats ? La direction, tous les collaborateur.rices, les clients et financeurs… ?
  2. Recenser les flux entrants et sortants associées à chaque phase du cycle de vie de la pièce (matériaux utilisés, énergie et eau consommées, transports, rejets et déchets…) ;
  3. Évaluer les impacts environnementaux de chaque étape : émissions de gaz à effet de serre, consommation d’eau, épuisement des ressources,  pollutions, impacts sur la biodiversité… ;
  4. Interpréter les résultats grâce à un travail d’analyse des données récoltées, permettant d’identifier les axes d’amélioration et de prioriser les actions de décarbonation les plus impactantes.

L’intérêt des indicateurs de performance énergétique

Il faut savoir que l'empreinte carbone d’une pièce industrielle repose en grande partie sur l’énergie consommée pour la fabriquer. L’un des enjeux de l’ACV est donc de transformer des données énergétiques en données carbones.

Pour ce faire, la première étape consiste à analyser les consommations d’énergie liées à la fabrication de la pièce. Pour l’entreprise concernée, cela revient à suivre la quantité d’énergie nécessaire pour chauffer, traiter, usiner, assembler, etc.

A l’échelle d’une industrie, la meilleure manière de suivre ces consommations est de mettre en place des indicateurs de performance énergétique (IPÉ) pour chaque ligne de production. Ces indicateurs sont très utiles pour comparer les données sur des périodes précises, et suivre l’évolution des consommations dans le détail.

Grâce à eux, l’industriel peut :

  • Suivre finement la consommation énergétique liée à chaque produit ;
  • Détecter les anomalies et gains potentiels ;
  • Relier les économies d’énergie à la baisse des émissions de CO2.

Le suivi des IPÉ s’appelle plus communément monitoring énergétique, et se fait à l’aide d’un outil de gestion énergétique, comme DeltaConso Expert.

👉Découvrir un exemple concret

Vous souhaitez améliorer
vos performances énergétiques ?

Consultez d'autres articles du blog DeltaConso Expert